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Il n’y a jamais eu de transition énergétique, c’est très clairement ce que montre ce graphique.

Le fait qu’il y ait déjà eu des transitions énergétiques est pourtant très présent dans la tête des Français, puisque les programmes d’histoire par exemple laissent entendre cette notion de substitution du charbon par le pétrole durant la révolution industrielle. Concrètement, les cours laissent entendre que l’on a utilisé le bois (et qu’on ne l’utiliserait plus) pour le remplacé par du charbon. Puis que le pétrole est venu remplacer le charbon (que l’on utiliserait plus)…

Hors ce que montre ce graphique est qu’il n’y a pas eu de substitution, mais une addition. Plus précisément, et cela les choses encore plus compliquées, les énergies sont dans une forme de symbiose : schématiquement, on utilise du charbon pour extraire le pétrole et du pétrole pour extraire le charbon.

Aujourd’hui la notion de développement durant est sans doute la plus grosse bêtise qui est enseignée au collège et au lycée, puisqu’elle s’appuie en particulier sur cette légende de la substitution.

Quelques-uns des propos développés :

• La substitution est quelque chose d’assez rare, en particulier sur la matière première, et pour ce qui est des produits finis ce n’est pas si évident que cela non-plus : « chez vous, vous avez un aspirateur ET un balai »
• La question que l’être humain soit ou non capable de modifier le climat est assez récente, dans le passé il était communément admis que c’était le cas et que c’était quelque chose de souhaitable. En particulier, cette notion a servi de moteur à la justification à la colonisation, en expliquant que les populations locales n’étaient pas à même de gérer leur climat.
• Pour l’Europe, le gaz en provenance de l’Amérique du Nord est deux fois plus carboné que le gaz provenant de la Russie.
• Aujourd’hui, la majorité des voitures électriques dans le monde roulent avec de l’électricité produite à partir du charbon.

Jean-Baptiste FRESSOZ est historien des sciences, des techniques et de l’environnement, ainsi que chercheur au CNRS. Il s’intéresse particulièrement à la question de la transition énergétique, qui selon lui est largement mystifiée, et empêche de comprendre le bourbier dans lequel nous sommes plongés avec la crise environnementale.